LE PAYS VA MAL

Publié le par P.P.C.

Tout d'abord, je pense que si un être humain naît, c'est qu'il a quelque chose à faire sur cette Terre, sinon, il ne serait pas né...

Ensuite, dès cet instant, il est appelé à devenir responsable d'un pays, d'un parti, d'une association ou de quelque chose.

 

L'apogée se situe bien entendu à l'âge adulte mais l'enfant déjà, a des responsabilités,  puisque ses parents, l'école et même la rue, entre autre, lui en donne chaque jour de nouvelles.

Par contre, personne ne choisit de naître dans un certain pays, à une certaine époque, personne ne choisit d'avoir des parents instruits, ou riches, ou qui croient en telle religion, ou encore qui n'ont pas de croyance.


On ne peut donc aucunement se glorifier d'être né ceci ou cela, ici ou ailleurs.

 Ce serait confondre notre destinée avec un orgueil inouï.

Ce qui est intéressant est ce que chacun fera avec ce qu'il a reçu,  mais au départ, il y a une seule chose commune à tous les habitants de la Terre :
Le fait d'être des êtres humains.


A partir de là, pour la particularité de mon pays que j'aime que j'adore : je crois personnellement que le jour où chacun ou chacune, en tant que comoriens ou comoriennes, sera touché par la détresse comorienne d'un autre comorien ou comorienne, le pays ira mieux car on est tout simplement des êtres humains.

Etre touché par son désespoir, sa faim, son rejet, son exploitation ou toute autre injustice, non par ce qu'il est ou représente,  mais simplement par une  situation inhumaine (insulte, jalousie …).

 Le bon doit se mettre dans sa situation pour le comprendre parce qu'il est un être humain comme nous, comme moi.


Ainsi, peut-on prétendre - ou sous-entendre - que seul telle personne "parce qu'elle est de telle île, ville, village, quartier, origine bantou, origine arabe, origine indienne, claire de peau, peau foncée, en générale la couleur de la peau, culture, éducation, genre, grosseur, hauteur, intelligence, profession " (ou tout autre caractéristique et que celle-ci me corresponde) a le privilège ou le droit d'obtenir le soutien, l'aide ou la compassion du bon.


Cela permet de s'identifier plus facilement ?


D'accord, mais comment vais-je faire pour choisir le critère commun déterminant ?
Car ce critère est une portion de l'identité de l'autre comme elle est une partie de mon identité.


Et nous en avons tous tellement des identités...
En sélectionnant une des caractéristiques décrites plus haut, celle-ci deviendrait le critère pour lequel je me sens le devoir d'être solidaire avec l'autre ?


Pour moi, cela n'a pas de sens.

Un exemple : j'étais opposée au débarquement dans l'île d'Anjouan seulement pour ceux dont j'ai le "même signe distinctif" ! Et non parce que c'est inhumain ?

Mais alors, tous ceux qui habitent la même île et ne sont pas "du même type" que moi ? Ou alors, je vais aider tels militaires pour la même raison et les autres ne mériteraient pas la même humanité ?(CHEIKH AHMED ABDALLAH OU ARMAND) à MUTSAMUDU ? N'est-ce pas aberrant ?

Jusqu'où va-t-on avec ce système ? On peut créer des catégories de gens de plus de 190 cm, de chauves, d'utilisateur d'Internet, de porteurs de telles chaussures, de mangeurs de cailloux...


De plus, et c'est là le plus grave et le plus sournois, en pensant de cette manière, c'est à dire en "sélectionnant" ceux que je suis prêt à défendre, je me comporte exactement de la même manière que ce que je reproche aux autres !


Agir dans mon intérêt avant tout plutôt que dans celui de tous, ce qui rejaillira forcément sur le mien.
On (Les uns ou les autres) ne pourra donc jamais s'en sortir...


En revanche, si je m'intéresse à tous les comoriens ou comoriennes sans distinction, c'est totalement différent.


Cessons d'avoir de la compassion pour les plus noirs, les plus clairs, pour les femmes battues parce que ce sont des femmes, pour les mmatsahs parce qu'ils ne viennent pas de Mutsamudu ou Moroni, pour tous les opprimés parce qu'ils sont faibles. Etc. ... etc.
Soyons simplement humain...

La seule double véritable et identique identité que nous ayons tous en commun est l'humanité et la fraternité.


Le reste n'est parfois qu'un leurre, qu'une protection - bien utile souvent - mais dangereuse aussi parce qu'elle nous empêche d'agir :

Pendant tout le temps qu'on passe à dire que c'est la faute des autres, on ne fait rien...


J'en reviens maintenant à la responsabilité de chacun. Qu'en faire ?

Eh bien par exemple, il nous revient de comprendre - mais pas seulement intellectuellement, vraiment avec cœur et conviction - puis de dire que le mal n'existe pas en tant qu'essence dans l'une ou l'autre catégorie éducationnelle, culturelle, villageoise, sociale ou autre mais qu'il est en chaque être humain indépendamment de toutes les identités qui le façonne.
"Faux" dira certains.


"Elémentaire, mais ne nous avance à pas grand-chose" dira d'autres.
Pas si sûr.

Car il n'est si facile, dans une discussion, en présence de plusieurs personnes qui affirment le contraire ou qui fondent leurs discours sur des préjugés, des insultes  ou des moqueries, de donner un autre avis.


Ni simple pour les personnes "concernées", ni pour les autres...

Pour boucler la boucle et pour conclure, momentanément sûrement, le mot de la fin revient à Maxime Le forestier :

On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille
On ne choisit pas non plus les trottoirs de Dzaoudzi
De Mutsamudu  ou de Moroni
Pour apprendre à marcher
Etre né‚ quelque part
Pour celui qui est né‚
C'est toujours un hasard


UNISSONS NOUS TOUS ET TOUTES POUR NOTRE PATRIE
VIVE LES COMORES


BASHRAHIL

 

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